Et si notre corps décidait pour nous dans notre carrière? - Partie 1

Gabrielle Arsenault
31 mai 2025

Salut, je suis Gabrielle Arsenault, étudiante à la maîtrise en orientation et créatrice de contenu pour Nxcareer. En avançant dans mon propre cheminement, je me suis rendu compte que j’avais un intérêt particulier pour les parcours professionnels atypiques. Je parle ici des personnes qui prennent un détour, qui changent de direction en cours de route, qui doivent faire une pause pour des raisons de santé, qui jonglent avec des responsabilités familiales, ou encore qui avancent à leur propre rythme, en dehors des cadres attendus. Des parcours façonnés par la résilience, l’adaptation et souvent, une grande richesse humaine.

 

Quand la santé bouscule le parcours de carrière

Je pense que si les parcours hors normes me touchent autant, c’est parce que j’en vis un à ma façon. Mon intérêt pour les trajectoires non linéaires est intimement lié à mon histoire personnelle. Ma santé m’a amenée à revoir le chemin que j’avais tracé, en m’imposant de ralentir, de m’ajuster, de prêter attention autrement. Cette réalité influence aujourd’hui ma manière d’être, d’apprendre, et d’entrer en relation avec les autres.

Il y a quelques années, je n’aurais jamais pensé que ma santé deviendrait un facteur aussi important dans mon parcours de carrière. Comme bien des gens, je croyais que ma volonté et ma détermination suffiraient. Jusqu’au jour où mon corps m’a forcée à ralentir… et à revoir mes priorités.

Ce texte est un bout de mon histoire, mais aussi une invitation à mieux comprendre ce que vivent de nombreuses personnes qui avancent dans leur vie professionnelle avec une condition chronique, souvent invisible aux yeux des autres.

 

J’ai reçu mon diagnostic à l’âge de 12 ans, un moment où le choix de carrière semblait encore bien loin. On m’a appris à ce moment que je vivais avec une maladie rénale chronique. Une condition invisible, qui ne paraît pas de l’extérieur, mais qui influence profondément mon quotidien. À l’époque, je ne croyais pas que mes capacités physiques allaient un jour être mises à l’épreuve. Mais avec le temps et l’expérience, j’ai dû accepter que, malgré moi, certaines limites s’imposaient. Très tôt, j’ai appris à être autonome, à comprendre des choses plus grandes que moi et à voir le monde autrement. Jusqu’à maintenant, mon parcours a été marqué par toute une gamme d’émotions, parfois dures à accueillir, comme la colère, la frustration, le déni, la peine. Mais il y a aussi eu de la douceur, des éclats de joie et des moments profondément lumineux. Ce n’est pas toujours évident, mais ça m’a permis de grandir et de mieux me comprendre.

 

Perdre une passion : un premier tournant

Sans que je m’en rende compte, mon cheminement vie-carrière commençait déjà à être influencé, peu de temps après mon diagnostic. Mon premier grand deuil a été celui de mes loisirs : j’ai dû arrêter le sport qui me tenait le plus à cœur, la gymnastique. C’était un choc. Une véritable crise d’identité qui, à cet âge, ressemblait à la fin du monde. Je me sentais un peu perdue, ne sachant plus trop comment me définir. Ce sport n’était pas qu’un simple loisir, il faisait partie intégrante de moi, de mon quotidien et de mon image de soi. Le perdre m’a fait prendre conscience de l’importance qu’il occupait dans ma vie. J’ai eu l’impression, à ce moment- là, de devoir me redéfinir sans cet élément clé de mon identité.

 

Réinventer sa carrière tout en honorant ses passions

Après avoir dû tourner la page sur une passion qui m’animait profondément, et avec le soutien de mon entourage, beaucoup de remises en question et une bonne dose de résilience, j’ai trouvé une nouvelle voie : le coaching. C’était une manière pour moi de rester dans le domaine de la gymnastique, tout en transmettant ma passion aux jeunes. Ce choix a été l’un des plus significatifs de ma vie. Il m’a mené à des études en éducation physique, où j’ai passé cinq belles années à approfondir mes connaissances des sports, mais aussi de la transmission des savoirs et du développement humain.

Pendant mes premières années à l’université, ma condition est restée plutôt stable grâce à un bon suivi médical et de la médication. Quelques douleurs dorsales sont apparues en cours de route, mais j’arrivais encore à bien les gérer.

 

Une pause forcée dans le cheminement de carrière

C’est à la fin de ma deuxième année universitaire, quelques semaines après mon tout premier stage, qu’un tournant s’est amorcé. Ce que j’ignorais à ce moment-là, c’est que cette période marquerait le début d’une période plus difficile – un moment qui allait tranquillement m’amener à réfléchir plus sérieusement à ma trajectoire, et aux choix que j’allais devoir faire, notamment sur le plan professionnel.

La suite dans la partie deux.

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